
La structure est de retour en architecture: longtemps vue comme un mal nécessaire et reléguée au second plan par les architectes, elle semble aujourd’hui un élément fondamental du projet d’architecture. Quelques bâtiments exceptionnels - le stade et la piscine olympique de Pékin, d’ Herzog et de Meuron, le Pavillon pour la Galerie Serpentine à Londres de Toyo Ito, résument parfaitement les caractéristiques de la révolution structurelle qui s ‘empare de toutes les architectures : répartition des points porteurs selon des trames non linéaires, disparitions des archétypes traditionnels de la construction, convergence sur l’enveloppe de l’édifice de plusieurs ouvrages autrefois séparés comme la fenêtre et le gros oeuvre, retour en façade de la structure porteuse. Bien souvent, les architectes qui jouent la carte structurelle la mette au service du spectaculaire. A la fois peau et squelette, la structure devient un ornement immense, un signe qui distinguera le projet parmi une foret de construction.
Les raisons de ces mutations se trouvent du coté nouveaux outils informatiques : les logiciels de modélisation en 3D permettent de concevoir et calculer des formes très complexes, que des systèmes de photocopie en relief comme le frittage savent même fabriquer en maquette. Ces différents outils bouleversent les rapports entre architectes et ingénieurs. Pour autant, la 3D reste une première étape vers l’objet final, dont la réalisation reste tributaire de nombreux facteurs réglementaires, techniques, et pratiques. Ces nouvelles formes tireront-elles parti des nouveaux matériaux, comme les profilés reconstitués soudés ou les bétons hautes performances.
Marquent-elles une nouvelle étape dans le développement de l’architecture, ou le développement d’un projet s’articulerait autour d’une forme conçue a priori.
Le dossier tentera de répondre à ces questions, et d’évaluer les facteurs favorisant ou entravant le développement de cette nouvelle architecture en France.
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